Passerelle

2016

Thème
Précarité

Contexte
L'ARPADE a mis en place le dispositif "Passerelle" qui vise à faciliter l'accès aux soins psychologiques et/ou psychiatriques. Il s'adresse à un public désocialisé (sans domicile, en errance, en grande précarité) avec des troubles psychiques dans l'incapacité de se rendre en première intention vers une consultation psychologique ou psychiatrique.
Ce dispositif a été développé sur le territoire de l'agglomération toulousaine depuis 2005. Il est né du constat des professionnels des difficultés rencontrées par les personnes en situation d'errance et présentant des troubles psychiques d'accéder à une prise en charge adaptée, articulée entre les différents acteurs de l'urgence sociale et de la santé mentale et continue dans le temps.
De part ses modalités de mise en oeuvre, il doit répondre d'une part à la "non-demande" de personnes en situation d'exclusion et de précarité et d'autres part aux difficultés pour ces mêmes personnes d'accéder aux dispositifs de santé mentale basés sur des rendez-vous et exigeant un "standard de normalisation".

Objectif de l'action
* Objectifs
- Faciliter l’accès aux soins psychologiques et/ou psychiatriques du public sans domicile / en situation d’errance / en grande précarité
- Venir en soutien aux professionnels intervenant auprès de ce public, en proposant :
- Présence continue sur l’espace d’accueil collectif
- Animation d’ateliers groupaux médiatisés
- Soutien aux professionnels de proximité
- Développement des partenariats avec les acteurs de l’urgence mentale

Description
* Passerelle, dispositif visant à prendre en compte la souffrance psychique du public sans domicile / en situation d’errance / en grande précarité, se décline autour de 2 objectifs : en direction du public et en direction des professionnels de terrain

* Faciliter l’accès aux soins psychologiques et/ou psychiatriques du public sans domicile / en situation d’errance / en grande précarité, en s’appuyant sur :
- Le repérage des personnes en souffrance psychique,
- L’évaluation de leur besoin de prise en charge,
- La création des conditions permettant d’envisager une réponse à cette souffrance psychique,
- L’orientation vers des structures de santé mentale.

* Venir en soutien aux professionnels intervenant auprès de ce public, en proposant :
- Une approche pluridisciplinaire de la souffrance psychosociale et des problématiques sociales,
- Une aide au repérage des signes indicateurs de la souffrance psychique,
- Un travail en réseau avec les acteurs de la santé mentale.


* Présence continue sur l’espace d’accueil collectif
- Un travail de repérage et d’aller vers des personnes en souffrance psychique
- Une facilitation de la rencontre avec le professionnel « psy » pour un public en difficulté à se rendre en première intention vers une consultation psychologique ou psychiatrique
- Une amorce à la question du « prendre soin de soi » qui se pose par le fait même de la présence d’une psychologue sur site
- Une évaluation des besoins de prise en charge
- Un travail d’orientation vers les partenaires de la santé mentale pour des personnes en difficulté à se rendre en première intention vers des structures de droit commun. Un tel travail d’orientation s’envisage forcément dans le temps, le temps nécessaire à la rencontre avant de pouvoir proposer un relais au bon moment, vers le CMP par exemple, auquel la psychologue ne se substitue pas, mais avec lequel elle travaille en coordination.

* Animation d’ateliers groupaux médiatisés
- Une rencontre avec le psychologue vécue de manière moins stigmatisante
- La possibilité, pour des personnes souvent en difficulté à évoluer au sein de l’accueil collectif, à s’exprimer dans le groupe grâce à un support à la verbalisation et à y reprendre une place de sujet
- Le repérage et l’évaluation des besoins de prise en charge

* Soutien aux professionnels de proximité
- Permettre une approche pluridisciplinaire de la souffrance psychosociale et des problématiques sociales
- Permettre une aide au repérage des signes indicateurs de la souffrance psychique
- Faciliter l’orientation vers un professionnel de la santé mentale

* Développement des partenariats avec les acteurs de l’urgence mentale
- Facilitation des orientations sur les secteurs de soins psychiatriques ambulatoires
- Un balisage efficace des hospitalisations dans les services psychiatriques
- Une meilleure coordination et complémentarité dans la prise en charge des personnes ainsi plus pertinente pour les institutions mais surtout pour les personnes accueillies
- Une meilleure connaissance réciproque des équipes permet qu’un lien de confiance se tisse entre les personnes et le service de soin accueillant
- Le développement du partenariat permet de réfléchir et élaborer ensemble un projet commun autour de l’accueil des personnes en situation de précarité et de souffrance psychique

Partenaire de l'action
CMP ; Unité d'Accueil Psychiatrique ; Equipe Mobile d'Intervention et de Crise ; PASS-Psy ; Unités d'hospitalisation

Année de début de réalisation
2016

Année de fin de réalisation
2016

Durée
12 mois

Fréquence
Suivie

Public
Professionnels du social, Personnes en difficulté socio-économique

Nombre de personnes concernées
84 participants

Type d'action
Communication, information, sensibilisation, Soutien aux équipes, Consultation ou accueil individualisé de prévention, Accueil, écoute, orientation

Financeur
  • ARS : 25 000 € €

Evaluation de l'action
* Indicateurs quantitatifs
- Nombre d'entretiens sur l'espace collectif : 35
- Nombre de personnes reçues en entretien individuel : 24
- Nombre d'entretiens individuels dans le bureau : 90
- Nombre de suivis : 4
- Nombre de rencontres et accompagnements psychologiques formels ou non formels : Environ 50
- Nombre de participants à l'atelier écriture : 63
- Nombre de participants à l'atelier sonore : 21

* Indicateurs qualitatifs
- Facteurs ayant favorisé l'action :
-- La présentation systématique de la psychologue par l’équipe éducative de la Boutique auprès des accueillis, en cas de repérage d'un certain besoin.
-- Le temps est une variable très importante, la réalité psychique et sociale de ces personnes implique des inscriptions dans le registre temporel différent. En effet, la méfiance envers le corps médical et surtout la santé mentale reste très prégnante. De ce fait, prendre le temps de se rencontrer et de se revoir est un des leviers pour donner l’opportunité de faire émerger une demande, ou tout simplement de créer un lien thérapeutique positif. Dans ce même registre le caractère non contraignant du dispositif facilite l'accès à la psychologue puisque mise à disposition durant le temps de l'accueil. Cela évite les écueils des rdv ratés et les sentiments négatifs que ceux-ci pourraient générer. Cette démarche s'inscrit au plus près des réalités psychiques des personnes que l'on reçoit et de leur rapport au temps, au soin, à la demande.
-- De même ce lien, au préalable, établit avec le temps, permettra à la personne de se libérer de ses représentations et de s'autoriser ou se permettre à demander de l'aide si le besoin apparaît.
-- Les femmes sont de manière générale très peu représentées à la Boutique Solidarité. Passerelle a été identifié par des femmes qui elles-mêmes par la suite ont orienté d'autres femmes. Nous avons ainsi constaté une augmentation de la fréquentation des femmes.

- Facteurs ayant freiné l'action :
-- Les représentations mentales de la psychologie ou du psychologue créent d’emblée une distance qui n'est pas facile à appréhender pour certaines personnes. La présence d'une psychologue dans le lieu de vie, l'accueil, peut être génératrice d'angoisse ou de retenue. Il est important d’être présent sur l’accueil sans non plus perturber l'espace de liberté qui leur est attribué.
-- L'impossibilité de répondre à la demande pour l'orientation vers la psychiatrie sans passer par les urgences.
-- Le temps des orientations étant trop long pour les personnes, la plupart du temps, même en ayant pris rdv avec elles dans le bureau, ou en ayant fait un lien téléphonique, les rdv ne seront pas honorés. Apparaît donc une perte de l'effectivité des orientations, notamment dans le secteur de la santé mentale ou les délais de rdv s'inscrivent dans une dynamique qui ne correspond pas à la réalité psychique des personnes. Il serait important de revoir les modalités d'accès à la santé mentale ; sans non plus rentrer dans l'urgence, mais une réflexion plus fine de la question et des dispositifs semble nécessaire.
-- De même il faut noter une baisse de l'activité cette année du fait d'une présence partielle en début d'année suite au remplacement de la précédente psychologue. La prise de poste effective été établie à partir de mai 2016.

Secteur d'activité
Local d'association

Lieu d'intervention
LA BOUTIQUE SOLIDARITE -6 RUE DES JUMEAUX – 31200 TOULOUSE

Niveau géographique
Communal

Commune
Toulouse

Plan national
PRECARITE - Stratégie d'actions en matière de santé et de précarité

Catégorisation
A1
Développement d'offres de promotion de la santé
A2
Représentation d'intérêts, collaboration entre organisations
A3
Mobilisation sociale
A4
Développement de compétences personnelles
B1
Offres en matière de promotion de la santé
B2
Stratégies de promotion de la santé dans la politique et les institutions
B3
Potentiel social et engagement favorables à la santé
B4
Compétences individuelles favorables à la santé
C1
Environnement physique favorable à la santé
C2
Environnement social favorable à la santé
C3
Ressources personnelles et types de comportement favorables à la santé
D
Augmentation de l'espérance de vie en bonne santé - Amélioration de la qualité de vie - Diminution de la morbidité et de la mortalité (liée à des facteurs de risque)